Pendant
une intervention quelle qu’elle soit, le m�decin/la sage-femme doit
concentrer toute son attention sur la patiente. L’aide op�ratoire
ou l’instrumentiste doit concentrer son attention sur l’intervention
et sur les besoins du m�decin/de la sage-femme qui la r�alise.
PRINCIPES
A OBSERVER POUR LES SOINS PRE-OPERATOIRES
PREPARER
LA SALLE D’OPERATION
S’assurer que :
-
la salle d’op�ration est propre (elle doit �tre nettoy�e
apr�s chaque intervention) ;
-
le mat�riel n�cessaire est disponible, en particulier les
m�dicaments et une bouteille d’oxyg�ne ;
-
le mat�riel d’urgence est disponible et en �tat de marche ;
-
il y a suffisamment de blouses chirurgicales pour tous les
membres de l’�quipe ;
-
il y a du linge propre ;
-
il y a des consommables st�riles (gants, gaze, instruments) et
qu’ils ne sont pas p�rim�s.
PREPARER LA PATIENTE A UNE INTERVENTION
CHIRURGICALE
- rechercher des allergies �ventuelles ;
- s'assurer que la
patiente a re�u un traitement antit�tanique complet et luis
administrer une dose de vaccin antit�tanique si besoins est.
-
Envoyer un pr�l�vement de sang pour dosage de l’h�moglobine
ou de l’h�matocrite, groupage sanguin et tests de d�pistage.
Commander du sang pour le cas o� une transfusion serait
n�cessaire, puis, si besoin est, faire cette transfusion sans
attendre.
-
Si n�cessaire, laver la zone � inciser � l’eau et au
savon.
-
Ne pas raser la r�gion pubienne car cela accro�t les risques
d’infection. Si n�cessaire, il est possible de couper
l�g�rement les poils pubiens.
-
Surveiller les signes vitaux (tension art�rielle, pouls,
fr�quence respiratoire et temp�rature) et consigner les
observations par �crit.
-
Administrer une pr�m�dication adapt�e au mode d’anesth�sie
choisi
-
Administrer un antiacide (30 ml de citrate de
sodium � 0,3% ou 300 mg de trisilicate de magn�sium) afin de
r�duire l’acidit� gastrique pour le cas o� une aspiration
pulmonaire de liquide gastrique se produirait.
-
Si n�cessaire, poser une sonde urinaire et surveiller la
diur�se.
-
Veiller � ce que les autres membres de l’�quipe
(m�decin/sage- femme, infirmi�re, anesth�siste, aide, etc.)
aient les informations n�cessaires.
PRINCIPES A OBSERVER POUR LES SOINS
PREOPERATOIRES
POSITION
Installer la patiente dans une position adapt�e � l’intervention
de fa�on � :
-
exposer le champ op�ratoire le mieux possible ;
-
permettre � l’anesth�siste d’acc�der � la patiente sans
difficult� ;
-
permettre � l’infirmi�re de contr�ler les signes vitaux et
de surveiller les injections intraveineuses et les perfusions ;
-
assurer la s�curit� de la patiente en pr�venant les
traumatismes et en maintenant une bonne circulation sanguine
;
-
pr�server sa dignit� et respecter sa pudeur.
Note : Si elle n’a pas encore accouch�, incliner
la table d’op�ration sur la gauche ou placer un oreiller ou un
linge pli� sous sa hanche droite pour diminuer le risque de choc
postural.
LAVAGE DES MAINS AVANT INTERVENTION
CHIRURGICALE
-
Retirer tous ses bijoux.
-
Garder les mains au-dessus du niveau du coude, les mouiller
soigneusement et les savonner.
-
Savonner en un mouvement
circulaire, en commen�ant par le bout des doigts :
- bien nettoyer entre les doigts ;
- remonter jusqu’au coude en savonnant puis faire de
m�me de l’autre c�t�.
-
Se rincer les bras l’un apr�s l’autre, en commen�ant par
le bout des doigts et en gardant toujours les mains au-dessus du
niveau du coude.
-
Frotter pendant 3 � 5 minutes.
-
S�cher chaque main avec une serviette diff�rente. Essuyer en
commen�ant par le bout des doigts et en remontant jusqu’au
coude puis changer de serviette.
-
Une fois les mains propres, veiller � ne pas les mettre en
contact avec des objets (par exemple, mat�riel, blouse de
protection) qui ne soient pas d�sinfect�s ou st�riles. Si
elles touchent une surface contamin�e, les nettoyer � nouveau.
PREPARATION DU CHAMP OPERATOIRE
- badigeonner trois fois la zone � inciser de solution
antiseptique � l’aide d’une pince porte-tampons st�rile ou
d�sinfect�e et d’une compresse de coton ou de gaze - si l’on
n’utilise pas de pince pour tenir la compresse, il convient de
veiller � ne pas contaminer le gant en touchant des zones cutan�es
qui n’ont pas �t� pr�par�es ;
- commencer par l’endroit � inciser et travailler en direction
de l’ext�rieur en un geste circulaire ;
- une fois arriv� � la limite de la surface � st�riliser,
jeter la compresse.
-
Ne jamais revenir au centre de la zone � pr�parer avec la
m�me compresse. Garder les bras et les coudes en hauteur et
veiller � ce que la blouse ne touche pas la zone � inciser.
-
Une fois le champ op�ratoire pr�par�, couvrir imm�diatement
la patiente d’un champ pour �viter la contamination :
- si ce champ est fendu, placer l’ouverture directement sur l’endroit
� inciser ;
- le d�plier � distance de la zone � inciser pour �viter la
contamination.
SURVEILLANCE
Surveiller r�guli�rement l’�tat de la patiente tout au long de
l’intervention.
-
Surveiller ses signes vitaux (tension art�rielle, pouls,
fr�quence respiratoire), v�rifier son degr� de conscience et
�valuer la quantit� de sang qu’elle perd.
-
Consigner les observations sur une fiche de suivi pour que l’on
puisse savoir rapidement de quoi la patiente souffre si son �tat
s’aggrave.
-
Veiller � ce qu’elle soit bien hydrat�e tout au long de l’op�ration.
PRISE EN CHARGE DE LA DOULEUR
Traiter la douleur comme il convient tout au long de l’intervention. Une femme qui se sent bien a moins de risque de bouger et
de se blesser. Le traitement de la douleur peut passer par :
un
soutien affectif et des encouragements ;
une anesth�sie locale ;
une anesth�sie r�gionale (par exemple, une rachianesth�sie) ;
une anesth�sie g�n�rale.
ANTIBIOTIQUES
INCISION
MANIPULATION DES TISSUS
-
Manipuler les tissus avec douceur.
-
Lorsqu’on utilise une pince, il importe, si possible, de ne la
serrer qu’au premier cran (un clic). Cela limite la g�ne pour la
patiente et la n�crose des tissus cons�cutive � l’intervention et
r�duit par cons�quent le risque d’infection.
HEMOSTASE
-
Assurer
l’h�mostase tout au long de l’intervention.
-
Les femmes qui
font des complications obst�tricales ont souvent de l’an�mie. C’est
pourquoi il faut veiller � limiter autant que possible la perte de
sang.
INSTRUMENTS CHIRURGICAUX, INSTRUMENTS PIQUANTS OU TRANCHANTS ET
AIGUILLES
- faire le compte des instruments �
chaque fois qu’on suture une cavit� corporelle (par exemple, l’ut�rus)
;
- apr�s chaque v�rification, inscrire dans le dossier obst�trical
que les instruments �taient au complet.
-
Utiliser les instruments, en particulier les instruments
piquants ou tranchants et les aiguilles, avec pr�caution pour
limiter les risques de blessures. D�limiter des
� zones de s�curit� � pour manipuler et passer les
instruments, notamment piquants ou tranchants, et les aiguilles :
- utiliser un r�cipient du type haricot pour transporter et
faire passer les objets piquants ou tranchants et un
porte-aiguilles pour faire passer les aiguilles � suture ;
- une autre solution consiste � faire passer les instruments
de ce type en tendant la partie qui sert � les tenir plut�t que
la partie piquante ou tranchante.
DRAINAGE
- de saignement persistant apr�s une hyst�rectomie ;
- de trouble pr�sum� de la coagulation ;
- d’infection av�r�e ou pr�sum�e.
-
On peut utiliser un syst�me de drainage aspiratif ou faire
passer une lame de Delbet en caoutchouc � travers la paroi
abdominale ou le cul-de-sac de Douglas.
-
Retirer le drain ou la lame une fois que l’infection est
gu�rie ou que ni pus ni liquide teint� de sang n’ont �t�
drain�s depuis 48 h.
SUTURE
- Plus le fil est fin plus le nombre de � 0 � est
grand [par exemple, un fil de 000 (3/0) est plus fin qu’un fil
de 00 (2/0)] et le fil portant la mention � 1 � a un
diam�tre sup�rieur � celui portant la mention
� 0 �.
- Un fil qui est trop fin est fragile et risque de se rompre
facilement. Inversement, un fil trop �pais risque de provoquer
une d�chirure des tissus.
Tableau P-7
Types de fils recommand�s
|
type
de fil |
tissu |
nombre
de noeuds recommand�s |
| catgut
ordinaire |
trompe
de Fallope |
3a |
| catgut
chrom� |
muscle,
apon�vrose |
3a |
| sutures
polyglycoliques |
muscle,
apon�vrose, peau |
4 |
| nylon |
peau |
6 |
| soie |
peau,
intestin |
3a |
a Ces fils �tant faits de mati�res naturelles,
ne pas faire plus de trois nœuds car cela risquerait d’user la suture
par frottement et donc de d�tendre le lien. |
PANSEMENT
Une fois l’intervention termin�e, couvrir la plaie chirurgicale
avec un pansement st�rile.
PRINCIPES A OBSERVER POUR LES SOINS POST-OPERATOIRES
PREMIERS SOINS
- l’allonger
sur le c�t� avec la t�te l�g�rement en extension afin de
d�gager les voies a�riennes ;
- faire passer le bras sup�rieur
en avant du corps pour pouvoir v�rifier facilement la tension
art�rielle ;
- lui faire mettre les jambes en flexion, la jambe
sup�rieure l�g�rement plus fl�chie que la jambe inf�rieure
afin de maintenir l’�quilibre.
- v�rifier les signes
vitaux (tension art�rielle, pouls, fr�quence respiratoire) et la
temp�rature toutes les 15 minutes pendant la premi�re heure,
puis toutes les 30 minutes pendant l’heure suivante ;
- �valuer son degr� de conscience toutes les 15 minutes jusqu’�
ce qu’elle soit compl�tement �veill�e.
Note : Veiller � ce que la patiente soit sous
surveillance permanente jusqu’� son r�veil.
-
Veiller � ce que les voies a�riennes soient d�gag�es et
assurer une ventilation suffisante.
-
Transfuser si n�cessaire.
-
Si les signes vitaux deviennent instables ou si l’h�matocrite
continue � baisser malgr� la transfusion, ramener rapidement
la patiente en salle d’op�ration : il peut y avoir une
h�morragie.
FONCTIONNEMENT GASTRO-INTESTINAL
G�n�ralement, le syst�me gastro-intestinal recommence �
fonctionner rapidement chez les patientes qui ont subi une op�ration
obst�tricale. Pour la plupart d’entre elles, lorsqu’il n’y a
pas de complications, l’intestin fonctionne � nouveau normalement
dans les 12 h qui suivent l’intervention.
-
Si l’intervention s’est pass�e sans complications,
donner un r�gime liquide.
-
Si la patiente pr�sentait des signes d’infection, ou
si elle a �t� c�saris�e pour cause de dystocie m�canique
ou de rupture ut�rine, attendre d’entendre des borborygmes
pour lui donner des liquides.
-
D�s qu’elle a des gaz, commencer � lui donner des
aliments solides.
-
Si elle est sous perfusion, il convient de maintenir la
perfusion jusqu’� ce qu’elle boive correctement.
-
Si elle doit rester sous perfusion pendant 48 h ou plus,
lui perfuser une solution �lectrolytique �quilibr�e (par
exemple, 1,5 g de chlorure de potassium dilu� dans 1 litre de
solution intraveineuse).
-
Si la perfusion dure plus de 48 h, surveiller l’ionogramme
toutes les 48 h. Une perfusion prolong�e peut modifier l’�quilibre
�lectrolytique.
-
S’assurer qu’elle mange normalement avant de la laisser
quitter l’h�pital.
PANSEMENT ET SOINS DE LA PLAIE
Le pansement constitue une barri�re de protection contre les
infections durant le processus de cicatrisation aussi appel� �
reconstitution de l’�pith�lium �. Laisser le pansement sur la
plaie pendant le jour suivant l’intervention pour la prot�ger des
infections pendant que l’�pith�lium se reconstitue. Ensuite, ce n’est
pas n�cessaire.
- le renforcer ;
- surveiller la quantit� de sang/liquide perdu en tra�ant le
contour de la tache sur le pansement avec un stylo ;
- si le saignement augmente ou si la tache de sang couvre la
moiti� du pansement ou plus, retirer le pansement, inspecter la
plaie et mettre un autre pansement st�rile.
-
Si le pansement devient l�che, le renforcer avec de l’adh�sif
plut�t que de le retirer. Cela lui permet de rester st�rile et
r�duit le risque d’infection de la plaie.
-
Pour changer le pansement, utiliser une m�thode garantissant l’asepsie.
-
Pour que la patiente soit autoris�e � quitter l’h�pital,
la plaie doit �tre propre et s�che et ne doit pr�senter ni
signe d’infection, ni �panchement s�reux.
ANALGESIE
Il est important de bien traiter la douleur apr�s une op�ration. Une femme qui souffre beaucoup est une femme qui r�cup�re
mal.
Note : Eviter d’administrer des s�datifs en trop grande
quantit� car cela r�duirait la mobilit� de la patiente, qui est
importante apr�s une op�ration.
SOINS VESICAUX
Pour certaines interventions, une sonde urinaire peut �tre
n�cessaire. Le fait de retirer rapidement la sonde r�duit le risque
d’infection et encourage la patiente � marcher.
Si les urines sont claires, retirer la sonde 8 heures apr�s l’intervention
ou apr�s la premi�re nuit post-op�ratoire.
Si les urines
sont troubles, laisser la sonde en place jusqu’� ce qu’elles
soient claires.
Apr�s l’op�ration, attendre 48 h pour
retirer la sonde s’il y a eu :
- une rupture ut�rine ;
- un
travail prolong� ou une dystocique ;
- un œd�me
p�rin�al massif ;
- une infection puerp�rale accompagn�e d’une
pelvip�ritonite.
Note : S’assurer que les urines sont claires
avant de retirer la sonde.
- laisser la sonde �
demeure pendant un minimum de 7 jours, et jusqu’� ce que les
urines soient claires ;
- si la patiente ne suit pas d�j� une antibioth�rapie, lui donner 100 mg de nitrofuranto�ne par voie
orale, une fois par jour jusqu’au retrait de la sonde, � titre
de prophylaxie contre une �ventuelle cystite.
ANTIBIOTIQUES
ABLATION DES SUTURES
En
cas d’incision abdominale, l’important est de suturer
correctement l’apon�vrose. L’ablation des sutures cutan�es
peut �tre faite 5 jours apr�s l’intervention.
FIEVRE
-
Toute
fi�vre (temp�rature sup�rieure ou �gale � 38�C) survenant
apr�s une op�ration doit faire l’objet d’une �valuation.
-
Avant d’autoriser la patiente � quitter l’h�pital,
s’assurer qu’elle n’a pas de fi�vre depuis
au moins 24 h.
MOBILISATION
Le fait de marcher facilite la circulation, favorise
la respiration profonde et stimule la reprise d’un
fonctionnement normal du syst�me gastro-intestinal. Encourager
les exercices des pieds et des jambes et autoriser la patiente �
se lever le plus t�t possible, g�n�ralement dans les 24 h qui
suivent l’intervention.
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