Le choc est caract�ris� par l’incapacit� du
syst�me circulatoire � entretenir une bonne irrigation des organes
vitaux. C’est une affection qui met en danger le pronostic vital
et qui n�cessite un traitement imm�diat et intensif.
Redouter
ou s’attendre � un choc si la patiente pr�sente au moins un
des signes suivants :
-
saignement en d�but de grossesse (avortement, grossesse
ectopique ou grossesse m�laire, par exemple) ;
-
saignement en fin de grossesse ou pendant le travail (placenta
pr�via, h�matome r�troplacentaire, rupture ut�rine, par
exemple)
-
saignement apr�s l’accouchement (rupture ut�rine, atonie
ut�rine, l�sions traumatiques des voies g�nitales, r�tention
placentaire partielle ou compl�te, par exemple) ;
-
infection (avortement non m�dicalis� ou avec complications
infectieuses, amniotite, endom�trite ou py�lon�phrite, par
exemple) ;
-
trauma (l�sion traumatique de l’ut�rus ou de l’intestin
pendant un avortement, rupture ut�rine, l�sions traumatiques des
voies g�nitales, par exemple).
SYMPTOMES ET SIGNES CLINIQUES
Diagnostiquer un choc si la patiente pr�sente les sympt�mes ou
signes cliniques suivants:
Il existe d’autres sympt�mes et signes cliniques de choc tels
que :
-
p�leur (en particulier des conjonctives, de la paume des mains
et du contour de la bouche) ;
-
sueurs ou peau moite, extr�mit�s froides ;
-
respiration rapide (30 respirations par minute ou plus) ;
-
anxi�t�, confusion, perte de connaissance ;
-
d�bit urinaire tr�s faible (inf�rieur � 30 ml/h).
PRISE EN CHARGE
PRISE EN CHARGE DANS L’IMMEDIAT
-
APPELER A L’AIDE. Mobiliser d’urgence tout le
personnel disponible.
-
Surveiller les signes vitaux (pouls, tension art�rielle,
respiration, temp�rature).
-
Si la patiente est inconsciente la tourner sur le c�t� afin de limiter le risque d’inhalation
en cas de vomissement et de garantir le d�gagement des voies
a�riennes.
-
Eviter que la patiente se refroidisse mais ne pas la
surchauffer car cela accro�t la circulation p�riph�rique et
r�duit l’apport de sang aux organes vitaux.
-
Sur�lever les jambes de la patiente afin de permettre au sang
de retourner vers le cœur (si possible, sur�lever les pieds du
lit).
PRISE EN CHARGE SPECIFIQUE
-
Installer une voie veineuse (si possible, deux) en utilisant un
cath�ter ou une aiguille de gros calibre (d’un diam�tre de 16
G ou du plus grand diam�tre disponible). Faire un pr�l�vement
de sang pour mesurer le taux d’h�moglobine, faire
imm�diatement un contr�le de compatibilit� et un test de
coagulation � l’aide d’un test � r�aliser au lit de la
patiente (voir plus bas), juste avant de commencer � perfuser.
- Perfuser rapidement une solution intraveineuse (s�rum
physiologique, Ringer lactate) � raison de 1 litre en 15 � 20
minutes, pour commencer.
Note : Eviter d’utiliser des succ�dan�s du plasma (par
exemple, du dextran). En effet, il n’est pas prouv� qu’ils
soient plus efficaces que le s�rum physiologique pour ranimer une
femme en �tat de choc et, � forte dose, le dextran peut �tre
nocif.
- Administrer au moins 2 l de solution pendant la premi�re
heure, ce qui est sup�rieur aux quantit�s de liquides de
remplissage vasculaire indiqu�es pour compenser les pertes de sang
en cours.
Note : Pour traiter un choc r�sultant d’une
h�morragie, il est n�cessaire de perfuser � un d�bit plus
important afin de remplacer 2 � 3 fois le volume estim� de sang
perdu.
Ne pas donner de liquides par
voie orale � une femme en �tat de choc.
-
S’il est impossible de mettre en place une voie veineuse,
faire une d�nudation veineuse.
-
Continuer � surveiller les signes vitaux (toutes les 15
minutes) et la perte de sang.
-
Sonder la vessie et surveiller l’absorption de liquide et le
d�bit urinaire.
-
Administrer 6 � 8 l d’oxyg�ne par minute � l’aide d’un
masque ou d’une sonde nasale.
TEST DE COAGULATION AU LIT DE LA PATIENTE
- pr�lever 2 ml de sang veineux dans un petit tube � essais
ordinaire en verre (d’environ 10 mm x 75 mm) propre et sec ;
- tenir le tube dans le poing ferm� pour le maintenir au chaud
(�37 �C) ;
- au bout de 4 minutes, incliner lentement le tube pour voir si
un caillot se forme, puis recommencer toutes les minutes jusqu’�
ce que le sang soit coagul� et qu’il soit possible de retourner
compl�tement le tube ;
- si au bout de 7 minutes, le sang n’est toujours pas coagul�
ou si le caillot est mou et se d�sagr�ge facilement, cela �voque
une coagulopathie.
Figure S-1
D�nudation veineuse

DETERMINER ET TRAITER LA CAUSE DU CHOC
D�terminer la cause du choc une fois que la patiente
est stabilis�e.
- prendre simultan�ment plusieurs mesures pour faire
cesser le saignement (par exemple, administrer des ocytociques, faire
un massage de l’ut�rus, une compression bimanuelle, une compression
de l’aorte, et pr�parer une intervention chirurgicale) ;
- transfuser le plus vite possible pour compenser la
perte de sang ;
- d�terminer la cause du saignement et traiter comme
il convient ;
- si le saignement survient au cours des 22
premi�res semaines de grossesse, envisager la possibilit� qu’il
s’agisse d’un avortement, d’une grossesse ectopique ou d’une
grossesse m�laire ;
- si le saignement survient apr�s les 22
premi�res semaines de grossesse ou pendant le travail, mais avant l’accouchement,
envisager la possibilit� d’un placenta pr�via, d’un h�matome
r�troplacentaire ou d’une rupture ut�rine ;
- si le saignement survient apr�s l’accouchement,
envisager la possibilit� d’une rupture ou d’une atonie ut�rines,
de l�sions traumatiques des voies g�nitales ou d’une r�tention
placentaire partielle ou compl�te.
- R�examiner la patiente et rechercher des signes d’am�lioration.
- pr�lever ou recueillir les �chantillons
n�cessaires (sang, urine, pus) pour mettre les agents pathog�nes en
culture, si l’�tablissement dispose du n�cessaire, avant d’entamer
une antibioth�rapie ;
- administrer un traitement associant plusieurs
antibiotiques pour soigner les infections � germes a�robies et
ana�robies et le poursuivre, jusqu’� ce que la fi�vre ait disparu
depuis 48 h :
- 2 000 000 unit�s de p�nicilline G OU 2 g d’ampicilline
en IV, toutes les 6 h ;
- PLUS 5 mg de gentamicine par kg en IV, toutes les 24 h
;
- PLUS 500 mg de m�tronidazole en IV, toutes les 8 h.
Ne
pas administrer d’antibiotiques par voie orale � une femme en �tat
de choc.
- R�examiner la patiente et rechercher des signes d’am�lioration
(voir REEVALUATION ci-dessous).
REEVALUATION
- une stabilisation du pouls (� 90 btts/min ou moins)
;
- une hausse de la tension art�rielle (TA systolique
de 100 mm Hg ou plus) ;
- une am�lioration de l’�tat mental (apaisement) ;
- une augmentation du d�bit urinaire (30 ml/h ou
plus).
- abaisser le d�bit de la perfusion � 1 l en 6 h ;
- continuer � traiter la cause du choc.
PRISE EN CHARGE COMPLEMENTAIRE
-
Maintenir la perfusion en abaissant le d�bit � 1 l
en 6 h et continuer � administrer 6 � 8 l d’oxyg�ne par minute.
-
Surveiller attentivement la patiente.
-
Faire des analyses biologiques notamment un dosage
de l’h�matocrite, un groupage sanguin et une recherche de facteur
Rh�sus ainsi qu’un test de compatibilit�. Si l’�tablissement
dispose du n�cessaire, faire un ionogramme et mesurer la
cr�atinin�mie et le pH sanguin.
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